12 déc. 2010

Murakami Versailles, c'est Laurent Brunner qui en parle le mieux

"Présenter de l'art contemporain dans le château de Versailles, je crois que ça va dans une logique toute simple, c'est qu'il s'agit d'un musée et que, à un moment, on avait envie de montrer ça... là". Boum.

Parmi les responsables actuels du Château, Laurent Brunner, directeur de la filiale Château de Versailles Spectacles, est l'un de nos préférés. On est toujours friand de ses interventions médiatiques. Notamment quand il se lance dans des tentatives de justification des expositions d'art contemporain dans le palais ancien. Pour Veilhan Versailles, dans une interview accordée à France Soir, il nous avait déjà épaté : "Le fait de faire à Versailles de l’art contemporain, de l’art d’aujourd’hui, ce n’est que faire la même chose qu’avant" ou "La tradition de Versailles n’est pas « nous sommes un musée avec des vieux trucs »". On n'en est toujours pas revenu.

En revanche, des vieux trucs, c'est un peu ce qu'il prônait pour la programmation de l'Opéra royal. Parce que là où Laurent Brunner est fort, c'est qu'il est capable de dire tout et son contraire, révélant très basiquement la cohérence de la doxa culturelle du Château. Mais toujours avec de belles phrases. On se souvient aussi de sa volonté de "démocratiser Versailles" alors que le domaine est livré depuis déjà quelques années aux millions de touristes. On n'a toujours pas compris ce qu'il voulait dire.

Pour Murakami Versailles, on l'avait peu entendu. Heureusement que Téléssonne a pu capter sa pensée. La vidéo n'a été mise en ligne sur Internet que maintenant, alors que l'exposition se termine, mais mieux vaut tard que jamais. Laurent Brunner joue pour nous les guides... éclairés. Ca donne notamment cette entrée en matière plutôt surprenante : "Présenter de l'art contemporain dans le château de Versailles, je crois que ça va dans une logique toute simple, c'est qu'il s'agit d'un musée et que, à un moment, on avait envie de montrer ça... là".

Et "C'est une vraie volonté, un vrai désir du président Aillagon, du commissaire de l'exposition et plus globalement d'une équipe, qui est de dire : Ouais, ça, ça serait bien ici. Ca serait bien...". Ben oui, Louis XIV devait aussi parler comme ça à ses artistes d'avant-garde : "Lebrun ! tu vois, ton truc, là-haut, ça serait bien. Ouais, ça serait bien".




:: D'autres citations et vidéos sur Murakami Versailles

30 nov. 2010

Danseurs amateurs invités de Patrice Chéreau au Louvre

Déambulation chorégraphique et musicale de "danseurs-amateurs" conçue par le chorégraphe Thierry Thieû Niang, dans le cadre de la manifestation "Le Louvre invite Patrice Chéreau - Les visages et les corps" à l'automne 2010.

Performances "D'Autres corps, d'autres visages" le 27.11.10 au musée du Louvre







:: Programmation Le Louvre invite Patrice Chéreau
« Les visages et les corps »:: SIte Internet du chorégraphe Thierry Thieû Niang

23 oct. 2010

Dire non aux 10€ du Domaine de Marie-Antoinette

Mail d'un visiteur à jean-Jacques Aillagon, président du Château de Versailles :

Objet du mail : "Tristesse"

"Monsieur le Président,
Dimanche 3 Octobre 2010, première, première fois. Première fois que je découvre votre nouvelle politique d'accès payant aux jardins et surtout à la ferme de Marie-Antoinette. Première fois où planté et désemparé comme nombre de "tristes individus" devant une guérite où l'on m'explique qu'il faut payer son dû de 10 euros. Première fois où je refuse... Je me dis que cela est impossible que quelque part je dois dire non. Première petite révolution culturelle dans mon profil de bon petit citoyen.

Première fois où j'essaie d'expliquer à mes enfants, et leurs cousines que non, sans aucun argumentaire circonstancié ou du moins historique (des lacunes sans doute culturelles Monsieur le Président) nous ne pouvons pas ou plutôt nous ne devons pas accepter la décision prise. Première fois où perdu dans mes pensées je zappe, surfe, tente l'info sur Internet pour comprendre le pourquoi. Première fois où je souhaite vérifier que non je ne suis pas seul et bizarre mais que d'autres sans doute ont la même démarche de protestation ou simplement de surprise. Première fois où j'ose écrire ma protestation, mon désarroi.

Il y a des des premières fois qui ne sont que de petits instants secrets et émouvants dans l'histoire de chacun. Et puis il y a les grandes premières fois, que l'on appelle des grandes premières. Monsieur le Président vous venez à l'échelle de l'Histoire et à l'échelle de notre pays de signer un de ces grands instants.

Qui se souviendra de cette journée, mes enfants, leurs cousines, moi ? Peu importe , Monsieur le Président, vous et moi ne serons pas là pour le savoir... Seuls les chênes centenaires et les esprits nous le confierons plus tard.

Permettez moi, Monsieur le Président, de vous présenter mes plus sincères hommages chaleureux et... gratuits" :: Candide dans les jardins de Versailles | 03.10.10

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27 août 2010

Doutes sur la fréquentation du domaine de Versailles

Dix jours après la publication de notre article sur la fréquentation gonflée à l’hélium de Versailles, coïncidence troublante, le Château se dotait "enfin d’un système efficace de comptage des accès". C'est son président Jean-Jacques Aillagon lui-même qui l'annonçait très opportunément, sur son blog, dans un billet en date du 17 juin. Sans en préciser techniquement le mode, il semblerait que cela ne concerne pour l'instant que les entrées des Pavillons Dufour et Gabriel. Calculant le nombre de visiteurs pour une journée, il nous donnait alors implicitement raison en incluant parmi les visiteurs des Grandes Eaux, uniquement ceux ayant "acquitté une billetterie spécifique", c'est-à-dire non cumulée avec un billet Château ou autre précisait-il. En effet, nous contestons les chiffres de fréquentation officiels pour la simple raison qu'y sont comptées plusieurs fois, pour une même journée, les mêmes personnes, dans des proportions telles que cela fausse totalement le décompte final.

Quelques jours plus part, le très sérieux Journal des Arts reprenait notre argumentaire sur la "course effrénée aux records de fréquentation" des grands musées pas nécessairement synonymes de qualité, s’interrogeant enfin sur la fiabilité de chiffres donnés par les institutions elles-mêmes (ce qui n’empêche pas le même journal de les utiliser pour établir son palmarès annuel des musées à l’intérêt et à la méthode contestables). Jean-Michel Tobelem, spécialiste de l’économie des musées, avait déjà, comme nous, soulevé la question quand Roland Recht s’en étonnait à son tour dans une chronique parue dans le Journal des Arts suivant.

Pour illustrer son propos, la journaliste s'était arrêtée sur le cas Versailles : "Pour 2009, le château de Versailles a annoncé plus de 7 millions de personnes (soit une augmentation de 10% de visiteurs) là où son rapport d'activité en donne 4,6 millions...". Effectivement. Comment ne pas s'étonner de ces encore nouveaux chiffres qui ne correspondent en rien à ceux, officiels, dont nous disposons (5,4 millions pour 2009, dernière conférence de presse de J.-J. Aillagon) ! Aussi attendons-nous de pouvoir vérifier celui qui émanerait du rapport d'activité 2009 qui, fin août, n'est toujours pas en ligne sur le site Internet du château...

:: Lire "La politique du toujours plus" par Daphné Bétard, LE JOURNAL DES ARTS n°328 | semaine du 25 juin 2010 au 8 juillet 2010 et "Versailles une fréquentation gonflée à l’hélium" par Bernard Hasquenoph, LOUVRE POUR TOUS | 31.05.10

27 juin 2010

Quand Aillagon se faisait le chantre de la baisse tarifaire

Relire ce que disait Jean-Jacques Aillagon de la politique tarifaire du Centre Pompidou qu'il présida de 1996 à 2002 est plutôt cocasse au regard de celle qu'il mène au Château de Versailles depuis 2007. C'est-à-dire à l'exact opposé...

Après plus de deux ans de travaux, le Centre Pompidou rouvre en l'an 2000. Un nouveau prix d'entrée au musée national d'Art moderne est fixé, en baisse conséquente par rapport au tarif précédent. Une diminution que M. Aillagon, dans l'avant-propos du rapport d'activité du Centre de cette année-là, présente comme une mesure active de démocratisation culturelle :

"La révision du système de tarification de nos activités, inspirée de notre volonté de participer activement à la démocratisation culturelle, et se traduisant principalement par la baisse significative du tarif d’accès au Musée national d’art moderne (tarif normal 30 francs et tarif réduit 20 francs contre 38 francs et 30 francs précédemment) et par l’inclusion du droit d’accès au Musée à tout billet acheté pour visiter une exposition, a largement contribué à cette réaffirmation de l’identité et de l’activité du Musée national d’art moderne au sein de l’ensemble des activités proposées par le Centre Pompidou et à sa réinscription au tout premier plan des principaux musées d’art moderne et contemporain au monde."

Cependant, trahissant le peu de conviction pour une politique suivie de démocratisation culturelle de celui qui deviendra bientôt ministre de la Culture, dès l’année suivante, la baisse sera gommée pour revenir quasi au prix antérieur : entrée du musée 36 francs. Idem pour les expositions qui augmenteront elles aussi substantiellement : 30 et 40 francs en 2000 pour 42 et 56 francs en 2001 tout en supprimant "l'inclusion du droit d'accès au Musée" (Source : rapport d'activité du Centre Pompidou 2001).

Enfin, pour couronner le tout, ce qu'omettait de mentionner Jean-Jacques Aillagon en 2000, c'était la fin de l’accès gratuit au panorama du Centre via les escalators extérieurs, attraction qui avait fait la gloire du bâtiment, accessible désormais pour 20 francs. Une gratuité qu'il supprimera également dans certaines zones des jardins de Versailles. Non, la démocratisation culturelle, Jean-Jacques Aillagon, c'est vraiment pas son truc.

16 mai 2010

Versailles, comme une boutique des Champs-Elysées

Témoignage d'un visiteur du Château de Versailles :

"J’ai visité en famille il y a quelques jours le Château de Versailles. Bien sûr, j’ai rencontré tous les problèmes évoqués sur votre site ... mais aussi, j’ai été particulierement déçu par l’état négligé et aride des jardins : une vague pelouse en mauvais état, pas une indication sur les itinéraires, quasiment pas de fleurs, des fontaines noires et rouillées sans jets d’eau. Rien à voir avec les photos qu’on a l’habitude de voir du château. Coté cour, si la grille a été couverte d’or pour impressionner le visiteur comme une boutique des Champs-Elysées on est surpris de voir des huisseries en ruines sans mastic au bord des carreaux, des boiseries en triste état et des façades non ravalées depuis longtemps. Le Château de Versailles est un patrimoine de ce pays subventionné par l’État, ce n’est pas un décor laissé à la disposition de quelques privilégiés pour y organiser défilés de mode, concerts élitistes à tarifs prohibitifs, manifestations people au frais du contribuable. Une prise de conscience s’impose. Tous mes encouragements pour continuer :: R.P. | 11.05.10

:: D'autres avis sur la politique commerciale de Versailles
Photo : boiserie dans le Salon de l'Oeil-de-Boeuf 04.10 © Louvrepourtous

27 avr. 2010

Aillagon, Mitterrand et Versailles... "On se calme"

Extrait de la longue interview dans le JDD de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, par Cécile Amar au sujet de la question des nominations :

Jean-Jacques Aillagon doit-il rester à Versailles?
Je ne peux pas vous répondre, je ne sais pas ce que veut Jean-Jacques Aillagon. Il y a un problème de limite d’âge. Personnellement, je trouve que Jean-Jacques Aillagon est excellent à Versailles, il a incarné de manière brillante ce que doit être le patron d’un des établissements les plus prestigieux de la République. La réflexion se poursuit, ça semble de la langue de bois, mais c’est la vérité. J’ai reçu Jean-Jacques il y a trois jours, on a passé deux heures à réfléchir sur ce qu’il faut faire au Château de Versailles. Je veux juste dire: "On arrête l’agitation, on se calme."

Et Xavier Darcos, vous l’avez vu? 
Je l’ai vu en Conseil des ministres pendant longtemps, je l’ai eu au téléphone récemment. C’est un homme de grande qualité, il serait bien à Versailles. Mais la liste des prétendants à Versailles est très longue ! (Fin de l'extrait)

Réagissant immédiatement sur son blog, Jean-Jacques Aillagon, estimant que se succéder à lui-même serait un dû, fait rageusement son auto-promotion. Quand l'actuel ministre de la Culture fait mine de ne pas savoir ce que désire Aillagon qui le crie pourtant partout haut et fort, l'ancien ministre, lui, omet curieusement de mentionner leur rencontre de deux heures d'il y a quelques jours... Tout cela n’est-il pas bien surprenant ?

:: "Je déteste les soupçons!" Interview de Frédéric Mitterrand par Cecile Amar , JDD | 24.04.10 / Si problème copiez collez l'URL http://www.lejdd.fr/Culture/Theatre/Actualite/Frederic-Mitterrand-Je-deteste-les-soupcons!-188493/

26 avr. 2010

Versailles ou l'Argent Roi, mail à Monsieur Aillagon

Mail d'une visiteuse à la présidence du Château de Versailles :

"Monsieur

Je vis depuis plus de 30 ans près de Versailles : d'abord, Le Chesnay, puis Marly-le-Roi. Je suis très peinée par l'aspect que peut prendre maintenant la visite au domaine de Versailles. Quel changement !! Le pauvre manant et les pauvres touristes, en famille le plus souvent, qui ont ce magnifique monument dans leur programme doivent être surpris aussi bien par le coût, pas très clair entre tous les forfaits, et les débuts de visite seulement possible à partir de 12h30 aux Trianons, et la non gratuité d'accès aux jardins que, autrefois, je parcourais librement avec un grand plaisir. D'ailleurs, aucun tarif n'est affiché à l'entrée du Petit et du Grand Trianon...

Mon fils et moi, avions fait un don après le désastre de la tempête de 1999, et on nous avait attribué un arbre, situé d'ailleurs avenue de la Reine, auquel je rends visite régulièrement, et j'en suis fière.

Comme je vis maintenant à Marly-le-Roi, et que depuis peu, le parc du château est devenu Domaine de Versailles, allons-nous aussi devoir payer pour y entrer puisque l'argent est roi ? Je vous prie d'agréer mes salutations distinguées. :: O.R. | 23.04.10

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23 avr. 2010

Versailles, tarification anti-démocratique et anti-commerciale

Témoignage reçu d'une visiteuse très en colère contre le mépris commercial du Château de Versailles envers ses "clients" :

"Billet exorbitant, non remboursable, ni échangeable
 - Début décembre, j’ai promis à mes enfants (3 et 6 ans) de les emmener visiter le palais du plus grand roi de France. Je prends pour cela un jour de congé, réserve des billets de train (nous habitons dans la région lyonnaise), et achète par internet un billet d’’entrée adulte pour le château de Versailles. Notre voyage et la visite doivent se faire le même jour, le vendredi 8 janvier.

Le 8 janvier au matin, nous attendons près de 2 heures notre train qui n’arrivera jamais. En effet les chutes de neige ce jour-là perturbe gravement la circulation sur le réseau ferroviaire. Nous montons finalement dans un autre train qui accusera à l’’arrivée un retard de plus d’’une heure. Ainsi au lieu d’’arriver à 11h27, nous arrivons vers 15h à Paris. Les enfants ont le ventre vide, impossible d’’envisager un nouveau périple vers le château de Versailles à cette heure-ci et dans ces conditions.

Nous ne pouvons malheureusement pas reporter au lendemain, un autre programme ayant été prévu. Depuis cette date là, j’ai téléphoné puis envoyé des mails à la billetterie du château pour annuler ou reporter l’’utilisation de mon billet. Il m’a été répondu que le billet est valable un mois, et qu’’il n’y a pas de délais supplémentaires possibles. J’’ai renvoyé un mail le 1er février demandant une dérogation pour assouplissement du délai jusqu’aux vacances de Pâques. Je ne peux me déplacer à Paris à l’’envie, les billets SNCF sont chers (eh oui ! aussi !), et je dispose de très peu de jours de congés. Je n’ai reçu aucune réponse à ce jour, et je doute en recevoir une...

La Grande Galerie de l’Evolution au Jardin des Plantes permet l’utilisation des billets sur un délai de 3 mois ! pourquoi pour un château de renommée internationale, qui reçoit des milliers de visiteurs chaque jour, les délais sont-ils aussi courts ??? Je trouve cela aberrant et tellement méprisant pour le visiteur… :: V.A.

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Jardins de Versailles - J’habite le 93, je fais 45km, je n’ai pas assez d’argent...

Encore un commentaire protestataire en marge de notre pétition pour un accès libre aux jardins de Versailles et de Trianon. Un commentaire qui en dit long sur l'anti-politique de démocratisation culturelle du domaine de Versailles :

" Je suis outré de cette restriction aux jardins de Trianon et du Hameau. J’allais à Versailles avec plaisir et aujourd’hui on m’a dit que je ne pouvais plus accéder aux jardins de Trianon, qu’il fallait payer !? 10€ par personne avec la visite de Trianon incluse ! Je ne paierais pas pour aller dans un jardin. Il faut dénoncer ces pratiques, qui tiennent plus du racket du citoyen (qui n’a plus d’argent !). J’habite le 93, je fais 45km, je n’ai pas assez d’argent pour payer moi, ma femme et ma fille, c’est une fortune pour aller dans un jardin. Nous avons fait la révolution ce n’est pas pour payer maintenant afin de pouvoir rentrer dans ces jardins nationaux ! qui appartiennent à tous les français. Il est urgent de réformer la République et de virer les personnes qui vont contre le peuple qui souffre de plus en plus ! en prenant des décisions iniques ! "Français encore un effort pour être républicain" :: M.

:: D'autres avis sur l'accès payant des Jardins de Trianon :: Pour en savoir plus et signer la pétition

15 mars 2010

Ben dit merde aux musées

Extraits savoureux de l'interview de Ben dans le dernier ART ACTUEL, Ben qui expose en ce moment au musée d'Art contemporain de Lyon :

AA - Etes-vous toujours d'accord pour dire que les musées ne servent à rien ?
Ben - J'ai dit ça moi ? Vous en êtes sûr ? (...) Disons que c'est une contradiction sans en être une. Les musées font partie d'une mayonnaise culturelle. J'adore cette phrase de Pierre Bourdieu qui dit que les musées ne servent qu'à impressionner les pauvres. Vous avez remarqué comment les gens baissent d'un ton lorsqu'ils entrent dans un musée, un peu comme dans une église ou une bibliothèque ? Rien à voir avec un bar où l'on parle fort. Francis Picabia disait : "Là où l'art apparaît, la vie disparaît". Quelque part, le musée est un espace mort. C'est un cimetière d'objets créés par les artistes. Personnellement, avant d'entrer dans un musée, je me sens opprimé...
AA - A ce point vraiment ?
Ben - (sourire) : Disons oppressé par l'importance du lieu et la notion même de musée. Je me demande si je suis aussi important ou non pour y accéder. Je pense aux visiteurs qui d'un certain point de vue sont obligés de reconnaître la valeur des artistes présentés lors des grandes expositions. Ils sont au Musée, avec un M majuscule. Alors, tout ça me donne envie de dire merde aux musées.
Propos recueillis pa Harry Kampianne

:: Interview complète à lire dans ART ACTUEL n°67 mars-avril 2010
:: Expo "Strip-tease intégral de Ben" au musée d'Art contemporain (MAC) de Lyon jusqu'au 11 juillet 2010

17 févr. 2010

Soirée Facebook aux Arts Déco ou la web-mondanité

Depuis quelques semaines, la micro-planète web muséophile s'agite autour de la première soirée gratuite réservée aux "fans" de la page Facebook d'un musée, en l'occurence celle des Arts Décoratifs qui, sur le Net, comptabilise près de 3000 membres, et compte, à Paris, plusieurs établissements : les musées de la Publicité, de la Mode et des Arts Décoratifs rue de Rivoli et le musée Nissim de Camondo, près du parc Monceau.

Persuadé que la soirée sera sympathique pour ses participants - dont nous serons peut-être -, on se demande pourtant en quoi c'est un événement aussi extraordinaire. Au point que paris-art.com suivi d'artclair.com y consacrent chacun un article.

Car un musée organisant une soirée pour quelques happy fews, n'a rien de vraiment très original. On connaissait déjà les soirées Étudiants, les soirées Entreprise... La seule particularité ici, c'est le mode d'invitation, via la page Facebook du musée, qui vient se substituer aux invitations offertes jusque là, par exemple, par un magazine ou une radio.

Autant, comme le dit Diane Drubay de Buzzeum, Facebook, puisque c'est actuellement le site de partage à la mode, permet de créer un vrai lien avec des personnes intéressées par un musée et sa thématique, d'échanger au-delà de la distance géographique, de discuter entre passionnés etc, - et il est vrai que le Facebook des Arts Déco, animé par son webmaster Fabien Escalona, est particulièrement actif, notamment avec son jeu régulier d'un objet à découvrir qui fait se creuser les méninges des plus férus - autant organiser une soirée in situ est pour le coup excluante pour toutes les personnes qui ne pourront s'y rendre pour des questions bêtement d'éloignement.

Ainsi la réflexion de Béatrice, fan Facebook Arts Déco, réagissant à une relance d'invitation à la soirée, résume bien la situation : "Merci de ne pas retourner le couteau dans la plaie pour nous autres, pauvres malheureux de provinciaux, qui n'avons pas la possibilité de monter à la Capitale un jeudi soir...Vraiment trop injuste". C'est bien là toute l'étrangeté de l'initiative, paradoxale pour le web, qui ne profitera finalement qu'à quelques uns, locaux et privilégiés. C'est inventer en quelque sorte la web-mondanité.

Que l'appartenance à la page Facebook d'un musée apporte des avantages, pourquoi pas, comme des réductions tarifaires pour ses collections ou ses expos (qu'une personne éloignée pourrait alors utiliser en venant sur place), sur les objets vendus dans la boutique du musée ou je ne sais quoi d'autre offert à distance, autant il est finalement bizarre de recréer des soirées VIP pour, finalement, qu'une petite partie de ses "fans". A moins que ce ne soit juste qu'un coup publicitaire, du marketing, pour faire moderne.

Dans ce cas, la vraie modernité, pour les Arts Déco, serait d'appliquer la gratuité pour tous, les premiers dimanches du mois, chose que sa direction se refuse obstinément de faire au prétexte que son établissement n'est pas stricto sensu un musée national. Ca, ce serait classe, non ?

:: Page Facebook des Arts Décoratifs / Soirée le jeudi 18 février 2010
:: Site Internet des Arts Décoratifs www.lesartsdecoratifs.fr

24 janv. 2010

Christian Boltanski Superstar

Confrontation artistique de très grande ambition, MONUMENTA invite chaque année, à l’initiative du ministère de la Culture et de la Communication, un artiste contemporain de renommée internationale à investir la nef du Grand Palais avec une œuvre magistrale spécialement conçue pour l'occasion.

Après les deux premières éditions de MONUMENTA confiées à Anselm Kiefer, en 2007, puis au sculpteur américain Richard Serra, en 2008, qui attirèrent chacune plus de 140 000 visiteurs en cinq semaines, c'est Christian Boltanski, l'un des plus grands artistes français, qui relève le défi en 2010. L’exposition est coproduite par le Centre national des arts plastiques, le Grand Palais et la Réunion des musées nationaux.



:: PLUS D'INFOS www.monumenta.com
:: PLUS DE VIDÉOS SUR BOLTANSKI MONUMENTA ICI

22 janv. 2010

Le Château de Versailles fait payer ses cartels comme de la pub

Incroyable mais vrai. Lu dans le dernier numéro de REGARDS, janvier 2010 dans un article passionnant de Marion Rousset sur "Les petites mains de l'art contemporain", à savoir les techniciens qui oeuvrent dans l'ombre pour réaliser les oeuvres conçues par des artistes contemporains, eux, hyper-médiatisés. Jusqu'à quel point ces "artisans" ne sont-ils pas tout autant les auteurs des oeuvres exposées ? C'est la question que pose cet article très original.
La journaliste a enquêté auprès d'Enzyme Design, l'atelier qui a réalisé la plupart des pièces que Xavier Veilhan a exposé au Château de Versailles jusqu'en décembre dernier. Parmi lesquelles le Carrosse installé dans la cour d'honneur ou le Mobile aux boules violettes qui était suspendu au-dessus de l'escalier Gabriel à l'intérieur du château. Les réalisateurs de cette oeuvre ont mal vécu d'être écartés de la visibilité médiatique de ce qu'ils considèrent aussi comme leur travail, ce que reconnaît d'ailleurs amplement Xavier Veilhan lui-même. Aussi ont-ils demandé, ce qui était plus que légitime, à ce que le nom de leur société soit inscrit sur le cartel de présentation du Mobile au pied de l'escalier Gabriel... Le Château de Versailles leur a fait payer 1800 euros en tant qu'espace publicitaire. Sans commentaire.

:: SAUVONS REGARDS :: Le magazine REGARDS est en très grande difficulté économique. Il fait pourtant résonner une voix atypique dans le domaine culturel (entre autres) dont on a plus que jamais besoin. Pour le soutenir, courrez donc acheter son dernier numéro de janvier 2010 et pour en savoir plus : c'est par ici

16 janv. 2010

A la découverte du musée Tavet-Delacour de Pontoise

Le dynamique Gaël Pollès de la chaîne francilienne IDF1 nous entraîne dans la découverte de ce musée de l'Essonne installé dans un hôtel particulier du XVe siècle guidé par Christophe Duvivier, directeur des musées de Pontoise. Outre les collections historiques de la ville, le musée Tavet-Delacour abrite le fonds le plus important de l'oeuvre du peintre allemand Otto Freundlich (1878-1943). Précurseur de l’abstraction, haï du nazisme qui rangeait son oeuvre dans la catégorie de "l'Art dégénéré", il mourut en déportation. Spécialisé en art moderne, ce musée expose également des oeuvres de Matisse, Hans Arp, Gleizes, Geer van Velde, Aurelie Nemours, Masurovsky, Shirley Goldfarb, Jean Legros, Roger Chastel, Diego Giacometti, Herbin, Valmier, Reichel, Fleischmann, Gargallo ou Marcelle Cahn.


Le musée de Pontoise 1/3envoyé par IDF1

Le musée de Pontoise 2/3envoyé par IDF1

:: + d'infos : Musée Tavet-Delacour de Pontoise (95) :: Expositions temporaires