27 juin 2010

Quand Aillagon se faisait le chantre de la baisse tarifaire

Relire ce que disait Jean-Jacques Aillagon de la politique tarifaire du Centre Pompidou qu'il présida de 1996 à 2002 est plutôt cocasse au regard de celle qu'il mène au Château de Versailles depuis 2007. C'est-à-dire à l'exact opposé...

Après plus de deux ans de travaux, le Centre Pompidou rouvre en l'an 2000. Un nouveau prix d'entrée au musée national d'Art moderne est fixé, en baisse conséquente par rapport au tarif précédent. Une diminution que M. Aillagon, dans l'avant-propos du rapport d'activité du Centre de cette année-là, présente comme une mesure active de démocratisation culturelle :

"La révision du système de tarification de nos activités, inspirée de notre volonté de participer activement à la démocratisation culturelle, et se traduisant principalement par la baisse significative du tarif d’accès au Musée national d’art moderne (tarif normal 30 francs et tarif réduit 20 francs contre 38 francs et 30 francs précédemment) et par l’inclusion du droit d’accès au Musée à tout billet acheté pour visiter une exposition, a largement contribué à cette réaffirmation de l’identité et de l’activité du Musée national d’art moderne au sein de l’ensemble des activités proposées par le Centre Pompidou et à sa réinscription au tout premier plan des principaux musées d’art moderne et contemporain au monde."

Cependant, trahissant le peu de conviction pour une politique suivie de démocratisation culturelle de celui qui deviendra bientôt ministre de la Culture, dès l’année suivante, la baisse sera gommée pour revenir quasi au prix antérieur : entrée du musée 36 francs. Idem pour les expositions qui augmenteront elles aussi substantiellement : 30 et 40 francs en 2000 pour 42 et 56 francs en 2001 tout en supprimant "l'inclusion du droit d'accès au Musée" (Source : rapport d'activité du Centre Pompidou 2001).

Enfin, pour couronner le tout, ce qu'omettait de mentionner Jean-Jacques Aillagon en 2000, c'était la fin de l’accès gratuit au panorama du Centre via les escalators extérieurs, attraction qui avait fait la gloire du bâtiment, accessible désormais pour 20 francs. Une gratuité qu'il supprimera également dans certaines zones des jardins de Versailles. Non, la démocratisation culturelle, Jean-Jacques Aillagon, c'est vraiment pas son truc.