29 sept. 2009

Le Château de Versailles réinvente l'Ancien Régime

A l’occasion de la réouverture de l’Opéra Royal, le 21 septembre dernier, une grande Soirée de Gala était organisée, "placée sous le Haut Patronage de Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République" qui, hélas, n'est pas venu. Pas plus que la Reine Carla du reste. Mais en présence de toute la Cour. Smoking pour les hommes, rideaux ou tentures pour les femmes. Ont été vus, en vrac : Pénélope en élégante carapace vert hanneton accompagnée de son époux François Fillon, Frédéric Mitterrand en simple costume - faute de goût ! - assis à côté de Princesse Marisa Bruni Tedeschi en rideaux roses brillants. Et tout un tas d'happy fews, 400 au total, de Stéphane Bern jusqu'à... Massimo Gargia. Celui-là, comment lui dire non ? La plus remarquée a été la Reine Bernadette... en somptueuses tentures gris muraille, aux côtés d'un Aillagon, maître du Palais, aux joues rose cramoisi. Aux anges.
Au programme : ballet de voitures dans la Cour d’honneur où on avait, ce soir-là, le droit de se garer (comme au temps des rois), accueil au champagne, puis musique classique dans l'Opéra rendu à son jus grâce à l'architecte en chef Frédéric Didier, créateur de la grille qui brille dehors jour et nuit. Haydn, Mozart et Gluck, musicien préféré de cette pauvre Marie-Antoinette, résonnèrent dans le théâtre de bois. Pas de musique contemporaine. Pour être raccord avec le décor comme dirait Laurent Brunner, le grand organisateur de la soirée. Rien de moderne donc mais en présence de l'ex-punk Xavier Veilhan venu avec son carrosse en acier violet. J'adooooore.


Ensuite dîner d'exception dans la Galerie des Glaces étincelante. Entre soi, reflétés dans ces miroirs à l'infini ! Oublier la crise... Pour que cette soirée de rêve ne soit troublée par la présence de manants et autres RMIstes, RSAstes, le prix des places courait de 1000 à 25 000€. A ces prix, aucun risque d'être envahi par la plèbe. On n'invente pas, c'était écrit dans Le Figaro. Pour la bonne cause bien sûr puisque c'était au bénéfice des travaux de restauration du Salon du Grand Couvert, salle du Château où le roi et la reine dînaient autrefois face aux membres de la Cour. Une restauration déjà mécénée par Martell & Co. Les plus malins se feront rembourser ces frais de représentation par quelque société amie.
Quant aux pauvres, l'établissement public avait tout de même pensé à eux. Un jour avant, pour les Journées du Patrimoine dont le thème était cette année "Un patrimoine accessible à tous". On leur avait ouvert gracieusement les jardins de Trianon - gratuits jusqu'en 2006 -, donné quelques spectacles en costume d'époque, le peuple adore ça. Et surtout l'établissement généreux avait offert 400 entrées à 8€ pour les Grandes Eaux Musicales "au public éloigné des musées". Lu sur monversailles.com toujours bien informé sur le Château.
En leur temps, les rois aussi jetaient des piécettes depuis leur carrosse. A Versailles, la tradition est sauve.

1 commentaire:

  1. virginie marielle30/09/2009 20:31

    Bon, je trouve cet article très drôle ! Surtout le coup des rideaux chez les femmes !!! Je ne savais pas que le dîner avait été payant...

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