9 déc. 2009

Réalité d'un gardien de musée sur fond de grève

LU DANS LE FIGARO. Réaction et témoignage du quotidien d'un agent de surveillance ulcéré par certains commentaires particulièrement réactionnaires faisant suite à un article sur la grève des musées :

"Marre des donneurs de leçons - Pour ma part, j'ai travaillé 20 ans dans le privé avant de rejoindre la surveillance dans un musée, je ne pense pas avoir de leçon à recevoir (du genre : allez dans le privé, ça vous fera du bien, etc..). Si vous trouvez que nous sommes si enviables dans le public, pourquoi ne pas faire comme moi et venir nous rejoindre ? Mais attention, il faudra travailler avec un planning irrégulier, pas de jour de repos fixe, travailler le week-end. Donc pas de vie de famille. Et le dimanche pas payé double !
 Tout cela payé au SMIC, il vous faudra faire des heures sup pour joindre les deux bouts, ce qui veut dire travailler les jours fériés, les nocturnes, journées continues, ou les mécénats, pour vous en sortir. Surveiller les oeuvres, renseigner les visiteurs, si possible en plusieurs langues, garder votre calme dans le bruit, essayer d'être aimable avec des visiteurs qui ne le sont pas toujours, gérer les flux des groupes, venir en aide aux touristes malades ou aux enfants perdus, etc. On est loin du cliché du surveillant abruti ou endormi sur sa chaise.
Quand on aura supprimé un fonctionnaire sur deux, je ne vois pas comment on pourra gérer tout cela, et vous serez les premiers à vous plaindre si des oeuvres sont dégradées. Je ne me plains pas, j'ai un travail ; mais j'en ai assez d'entendre des gens critiquer alors qu'ils ne savent même pas de quoi ils parlent ! UN PEU DE RESPECT S.V.P."
:: A la suite de l'article "Malgré la grève, les musées rouvrent leurs portes", LE FIGARO | 06.12.09

1 commentaire:

  1. exactement ce que nous pensons tous nous personnels au contact du public dans les musées... ce monsieur a parfaitement résumé la situation et notre sentiment.

    RépondreSupprimer