24 juil. 2009

L'invisible musée des Carrosses du Château de Versailles

On peut s’interroger sur la fermeture quasi permanente du musée des Carrosses, à Versailles, pourtant toujours bel et bien existant. Inaccessibilité qui contrevient aux missions essentielles de l’établisssement public du Château de Versailles dont il dépend qui, rappelons-le, se doit, selon la loi, de "rendre [ses] collections accessibles au public le plus large". Ce musée créé en 1851 par le roi Louis-Philippe, en même temps que le château se transformait en musée de l’Histoire de France, se situait à l’origine à Trianon. En 1985, on le transféra en face du Château, de l’autre côté de la place d’Armes, dans la Grande Ecurie construite par Jules Hardouin-Mansart entre 1679 et 1685, splendides galeries voûtées abritant autrefois les écuries de selle du roi et de la Cour.
La collection comprend aujourd’hui 600 véhicules et objets des XVIIIe et XIXe siècles : carrosses, berlines, traîneaux, chaises à porteurs, harnachements, selles... Ces dernières années, ce musée, malgré des restrictions de visite aux seules après-midis de week-ends, était cependant ouvert toute l’année au public au tarif de 2€.
En 2006, sous la présidence de Christine Albanel, l’administration du Château, s’asseyant sur ses obligations statutaires, annonça son intention de le fermer complètement au public "en raison de sa faible fréquentation". Ce qui advint en 2007. Depuis, il est ouvert très exceptionnellement, lors des Journées du Patrimoine par exemple, six jours seulement en 2009 (en 2011, il n'est ouvert que 5 jours et uniquement sur présentation d'un Passeport à 18/25€ ou d'un billet Château à 15€ !). Pourtant le lieu est toujours entretenu et l’activité muséographique continue sous la houlette d’un conservateur en chef qui lui est spécifiquement attaché en la personne de Chantal Waltisperger : restaurations d’objets (le traîneau "aux Roseaux" et harnachements en 2006, six selles en 2007), inventaire des collections jamais réalisé jusque là mené depuis 2006, mises au point de nouveaux supports de présentation, recherches historiques... Tout un travail dont le public ne profite pourtant pas !
:: Paragraphe rajouté à notre enquête "Château de Versailles, la dérive commerciale..."

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