16 juin 2009

Le Grand Soir d'Albanel, 53e Biennale de Venise

Il y a de l’ironie à imaginer Christine Albanel, ministre de la Culture de la Présidence Sarkozy, déambuler dans le pavillon français à la 53e édition de la Biennale d'art de Venise confié cette année à Claude Lévêque. Rebaptisé du vocable révolutionnaire " Le Grand Soir ", l’artiste a transformé le pavillon officiel en boîte noire scintillante, une grande cage où pénètre le visiteur dans un bruit assourdissant de soufflerie. Même non-couleur pour des drapeaux qu’on aperçoit flottant, inaccessibles, au-delà de fenêtres elles-mêmes obstruées de barreaux. "Le Grand Soir est une chose très française que les étrangers ne connaissent pas et qui préfigure un changement de société, une rupture, l'anarchie…" dixit Claude Lévêque. L’artiste se refusant à enfermer son œuvre dans une unique explication parle de "perte des illusions", de "jeu et de croisement des sens" et des " contraintes de circulation" auxquelles sont forcés les hommes dans notre société (AFP 05.06.09). Ailleurs, il parle de "métaphore de la condition humaine" ou encore de "l’évocation de l’aliénation imposée par l’économie de marché, la cage illustre alors le système sécuritaire" (Paris-Match 04.06.09).
Le 5 juin, jour de l’inauguration, Christine Albanel fait bonne figure et commente l'œuvre qui "décline plusieurs registres, on ne sait plus si on est dans cette cage ou en dehors, si on est regardés, si on se montre ou bien si c'est nous qui regardons"… Une œuvre-miroir, c’est ça. "Il y a l'espoir et en même temps la révolution…" dit-elle encore. Comme si les deux notions étaient antinomiques.


:: 53e Biénnale de Venise jusqu’au 22.11.09
:: Site Web de Claude Lévêque

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