19 déc. 2009

L'Enfer érotique de Versailles

C'est un scoop que vient de lancer Laurent Brunner, directeur de Château de Versailles Spectacles dont on apprécie toujours la pertinence des propos. Le Château posséderait une collection de... enfin... disons d'oeuvres licencieuses, voilà ! C'est au PARISIEN qu'il en a fait la déclaration, répondant un an à l'avance aux attaques contre l'exposition du japonais Murakami, créateur de sculptures mangas, certaines des plus troubles "comme avec cette bimbo faisant sortir un tourbillon de lait de sa poitrine pantagruélique ou cet adolescent se caressant" selon la description du journaliste Matthieu Suc. Foutre ! Aussi, Laurent Brunner s'est voulu rassurant : "On n’exposera pas d’œuvres pornographiques dans un château ouvert aux moins de 18 ans. Plein d’œuvres classiques ne sont pas montrées à Versailles à cause de leur ambiguïté, ce sera pareil pour Murakami". Ambiguïté... Mais de quoi parle-t-il ? On nous cacherait donc quelques estampes et autres gravures lestes, voire quelqu'objet à ronde-bosse style Louis XV ! Mais, nous qui sommes majeurs et ne sommes pas effrayés par les choses de la vie, au nom de la vérité historique, nous brûlons de savoir de quoi il retourne.

"Psyché et l’Amour dans un char" par Van Loo (1705-1765), Versailles

Si cela se confirmait, pourquoi ne pas créer dans un recoin du palais un Cabinet Secret comme celui autrefois du musée archéologique de Naples où, dans la pénombre, étaient rassemblés les objets évocateurs exhumés des fouilles de Pompéi et d'Herculanum. À ne montrer ni aux dames, ni aux jeunes filles, ni aux abbés... On y entrerait grâce à un pass spécial vendu très cher au profit, bien sûr, de restaurations ou de rachats de mobiliers précieux. Pour la scénographie, les mécènes se bousculeraient sans doute : DUREX, AUBADE ou encore TITANMEN... Peut-être plus en accord avec l'image des lieux, pourquoi pas SONIA RYKIEL, elle qui, avec son caneton ultra-tendance et vibrant, a fait succomber les lectrices de ELLE. Dans un souci de démocratisation culturelle, ce serait une manière comme une autre d'élargir les publics du Château et, question finances, d'en augmenter les recettes.

Mais, avouons-le, la révélation de M. Brunner ne nous étonne qu'à moitié. On sait qu'à Versailles, en son temps, la littérature pornographique circulait sous le manteau. Et, n'en déplaise au prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme et à ses partisans, le Château, des jardins aux alcôves, a été le théâtre de toutes les turpitudes, des plus torves aux plus délicieuses. Comme nous l'avons évoqué dans notre article sur l'histoire des jardins ou encore dans le portrait de Monsieur, le frère très gay de Louis XIV... Monsieur Brunner, cessez le supplice, dîtes-en nous plus !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire